Concours BIM Polantis 2018

Le 25 janvier 2018, le Musée d’Histoire urbaine et sociale de Suresnes accueillait les nombreux participants du 3ème concours BIM pour une soirée d’ouverture.

 

Cet événement organisé par Polantis, réunissait les architectes inscrits, les sponsors du concours et la Ville en tant que Maitre d’Ouvrage. Ce fut l’occasion pour le maire de la commune de rappeler son attachement à l’Ecole de Plein Air, mais également d’évoquer les contraintes financières induites par l’entretien de ce patrimoine d’exception. L’objet de la 3ème édition du concours BIM est en effet la réaffectation de cette école et l’implantation, à proximité, d’un collège qui devra accueillir 500 élèves.

 

Les contraintes sont nombreuses, notamment, la préservation d’une construction emblématique du Mouvement Moderne, et une situation particulière, le mont Valérien, qui impose une certaine discrétion architecturale.

L’école de plein air : une histoire hygiéniste et sociale

 

Pas facile, donc, pour les participants de se démarquer dans ce contexte. Une visite s’imposait pour appréhender pleinement les défis de ce concours. Le 1er février, l’Ecole de Plein Air réalisée par Beaudoin et Lods ouvrait ses portes à une cinquantaine d’architectes venus s’imprégner d’une atmosphère caractéristique du début du vingtième siècle. Le site est particulièrement représentatif d’un mouvement qui naquit dans les années 1900 et qui avait pour but d’endiguer la tuberculose chez les enfants, en permettant les conditions d’hygiène nécessaires à une vie saine. Partant du principe que le grand air était le seul vrai remède contre la maladie, les leaders de ce mouvement prônaient une aération maximale dans les classes, les dortoirs et les réfectoires. Longtemps ces écoles logèrent dans des constructions rudimentaires tels que des baraquements en bois ou des bâtiments réaffectés.

Mais les progrès sanitaires constatés dans ces établissements d’avant-garde, incitèrent de nombreuses institutions à étendre le concept à l’accueil d’enfants encore sains, mais dont le milieu social laissait craindre une certaine exposition à toutes sortes de pathologies. La prévention ciblée fut donc la raison pour laquelle les écoles de plein air se développèrent. La construction de nouveaux bâtiments semblait alors la seule solution pour produire des équipements réellement conformes aux attentes hygiénistes. Dès lors, beaucoup de grands architectes collaborèrent à ces projets : Duiker, Neutra, Gropius, Jacobsen et, en France, Beaudoin et Lods.

 

Beaudouin, LODS et le mouvement moderne

 

Les codes de l’architecture moderne étaient en usage depuis près d’une dizaine d’années, quand Beaudoin et Lods entreprirent la construction de l‘Ecole de Plein Air de Suresnes. Les deux architectes français introduisirent pourtant certaines innovations. Chez eux le rejet de toute ornementation s’accompagnait d’une volonté de laisser apparaitre autant que possible les structures des bâtiments. Les poteaux, les poutres et les parois devaient apparaitre telles quelles et produire d’elles-mêmes un résultat esthétique. La construction devait s’inspirer d’une approche rationnelle inspirée des méthodes de production industrielle. Les éléments de construction devaient de préférence être préfabriquées en usine et assemblées sur le chantier.

L’école de plein air, un patrimoine en danger à la recherche d’un nouveau souffle

 

Le temps a fait son œuvre, laissant apparaitre la rouille et l’usure naturelle du béton. Pourtant, l’Ecole de Plein Air, pourrait se voir offrir de nouvelles perspectives. Sa réaffectation s’accompagnerait de la création d’un collège, qui renouerait le fil d’une tradition éducative abandonnée depuis les années 1990. Lors de la visite le 1er février, les architectes qui prenaient des notes et photographiaient ce monument classé depuis 2002 ont certainement réalisé à quel point le projet était exigeant.

 

Ménager le caractère patrimonial, réinventer des usages, imaginer un équipement éducatif fonctionnel à proximité immédiate de l’Ecole de Plein Air est un exercice certes délicat. Toutefois, le projet est très stimulant, car les besoins formulés par la Maitrise d’Ouvrage s’inscrivent dans une réelle perspective de sauvegarde et de réaménagement. Le Concours BIM 2018 promet par conséquent d’être riche en propositions originales, en offrant aux architectes l’occasion d’exprimer pleinement leur créativité.

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