Réduction de l’empreinte carbone des logements : priorité à la sobriété !

En rejetant annuellement 60,7 Mt de CO², les logements produisent à eux seuls 20 % des émissions nationales de gaz à effets de serre. Encore fortement dépendant des énergies fossiles, le résidentiel n’opère que peu à peu son verdissement. En outre, la lente progression des énergies renouvelables ne permet pas d’accélérer la décarbonation de ce secteur. Il faut donc mettre en œuvre des stratégies de sobriété pour que les constructions soient rapidement compatibles avec les enjeux environnementaux.

 

En France, l’énergie fossile contribue pour au moins 43% de la consommation énergétique des logements. Cette réalité traduit une forte dépendance du secteur résidentiel à l’égard d’énergies éminemment carbonées. Si le « verdissement » des réseaux d’énergie est en marche, les ENR n’occupent encore qu’une place très relative dans le mix énergétique du résidentiel (22%).De plus, leur progression est lente. Selon l’ADEME, la croissance annuelle de l’éolien et du photovoltaïque ne pourrait raisonnablement excéder 3%.

 

La production d’énergie nucléaire, quant à elle, n’est vraisemblablement pas appelée à jouer un rôle décisif dans le futur, tant les incertitudes liées à cette technologie font actuellement débat. Si son utilisation a permis de maitriser pendant un temps la dispersion de gaz à effet de serre en limitant la consommation de fioul, cette alternative n’offrirait toutefois pas l’avantage de réduire drastiquement les émissions de CO².

 

Dans ce contexte contraignant, la seule stratégie pertinente pour maîtriser les émissions de CO² des logements est celle de la réduction des consommations énergétiques. A cet égard, la question des usages est déterminante pour aborder les aspects fondamentaux de cette problématique. Dans une étude publiée en Août 2018, le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire a souligné le poids considérable du chauffage dans le bilan carbone d’un logement. C’est en moyenne 78% du CO² produit par une habitation qui est lié à la consommation en chauffage. Quant à celle correspondant à l’eau chaude sanitaire, elle ne représenterait que 10 % des émissions de GES. Les autres usages (cuisson, électricité spécifique) représentent des marges de manœuvres négligeables et ne pourraient être mises en question dans une logique d’efficacité énergétique. C’est donc le chauffage qui constitue de très loin le poste le plus critique en termes environnementaux. A ce titre, l’isolation est une étape incontournable pour qui veut rendre un logement vertueux, que ce soit à l’occasion d’une construction ou d’une rénovation. La RT2012 a démontré qu’une construction bien isolée pouvait consommer cinq fois moins d’énergie de chauffage qu’un logement construit il y a 30 ans. De même, il n’est pas rare que des opérations de réhabilitations, en divisant par deux les consommations énergétiques de logements anciens, réduisent considérablement leurs bilans carbone.

 

Aussi l’impact environnemental des bâtiments n’est-il pas une fatalité. Les moyens techniques assurant la sobriété des habitations sont bien connus et sont essentiellement orientés vers les qualités techniques de l’enveloppe. Isoler par l’extérieur, par exemple, c’est assurer une performance thermique optimale et ainsi garantir le confort des logements en toute parcimonie énergétique. De même, à l’occasion des grandes chaleurs, le surcroît de consommation induit par les climatisations pourra être évité.

 

La prise en compte des enjeux environnementaux est une question cruciale, mais elle passe d’abord par la réduction des consommations. La problématique de l’utilisation des ENR est en réalité secondaire tant leur déploiement actuel n’est pas à la mesure des besoins. Réduire ces derniers, c’est permettre aux énergies renouvelables de se positionner en alternative sérieuse pour l’avenir.

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